Souvenons-nous, ces dirigeants si propres, si bien sur eux, démocrates, occidentaux, colorés en orange, vertueux, de vraies colombes comparés aux affreux tricheurs soutenus par la Russie, ces révolutionnaires oranges loués
par des clercs très vertueux et nécessairement russophobes que sont Glucksmann et BHL, eh bien ces gouvernants se préparent à mettre en place un état d’urgence, autrement dit, une suspension des libertés fondamentales, et ce, pour une banale grippe. On pourra se demander quel est le dessein de cette présentation politique des choses. Pourtant c’est clair. La grippe a réveillé des crispations politiques et se voit instrumentalisée par les politiciens pour conduire leurs affaires. Le principal opposant à Ylia Timoshenko l’accuse d’amplifier la panique et ce, afin de couvrir des récentes affaires de corruption, impliquant une clique d’oligarques proches du pouvoir, accusés de s’en foutre plein les poches, y compris en jouant sur la manne débloquée par le FMI. Cette réaction n’étonne guère. Elle remet les pendules à l’heure sur l’idée qu’on se fait des politiciens à l’Est. Quant à la grippe H1N1, même Madame Chan de l’OMS affirme qu’elle se répand en Ukraine comme une banale grippe saisonnière. Alors que Konstantin Bondarenko, chef d’un institut à Kiev, déclare que cette grippe de 2009 n’est pas plus morbide que la saisonnière. Affirmant de surcroît que les autorités entretiennent la peur afin de se présenter en sauveurs nationaux lors de prochaines élections déjà contestées. Car l’état d’urgence limitera les rassemblements et favorisera le camp au pouvoir grâce aux apparitions télévisées.
On notera que les journaux allemands sont préoccupés de la situation alors qu’ici en France, on n’entend pas parler de cette crise. Est-ce la peur du ridicule car question politique de santé, notre ministre est aussi à l’Est ? Ou alors un intérêt plus matériel, car l’Allemagne, ne l’oublions pas, dépend bien plus que nous du gaz russe transitant par l’Ukraine.
A l’Est, il y a aussi la Pologne. Et là, c’est l’inverse qui se passe. La ministre de la santé Eva Kopacz y va de toute sa zénitude en affichant la ferme position de ne pas paniquer ni (et c’est important) de ne pas céder à la panique médiatique incitant le gouvernement à acheter avec précipitation des doses de vaccin car le virus serait passé à travers la frontière ukrainienne, menaçant les Polonais dont la constitution physiologique est comparable à celle des Français. C’est d’ailleurs l’argument d’une journaliste qui a attaqué la ministre polonaise, arguant de la réactivité des autres pays européens tel la France, pays acquéreur de millions de doses auprès des laboratoires. En fait, Eva Kopacz a tout simplement suivi son homologue tchèque, refusant l’usage du vaccin car les garanties présentées par les laboratoires ne sont pas sûres. Et l’on voit ces deux pays, nargués comme mauvais élèves de l’Europe, agir en toute sagesse face à la frénésie pandémique, refusant de céder à une panique injustifiée et causée par les médias. Et déclinant les offres « un peu intéressées » des laboratoires.
On comprend ainsi le rôle de ces médias qui ont pratiqué un jeu duplice. En Ukraine ou en Pologne, les médias accusent les autorités d’en faire pas assez. Alors qu’en France, l’opinion se retourne et 8 Français sur 10 n’iront pas dans les centres vétérinaires se faire vacciner. Le monde est dans un état de confusion généralisée. Les Américains, eux aussi, complètement à l’Ouest. Ces files d’attente pour se faire vacciner. C’est à n’y rien comprendre. Enfin si, tout est clair et se trouve expliqué dans un livre* évoquant les machines industrielles, sanitaires et médiatiques, sur fond de peur et d’époque crépusculaire. Y a-t-il un paradoxe en voyant ces Américains en longue file ? Non, car les gens réagissent différemment face à cette grippe. Il a d’ailleurs été montré que plus le niveau professionnel est élevé, moins les gens sont craintifs. L’Amérique n’échappe pas à cette division non pas en classe mais en traits émotionnels. Les uns, un peu beaufs, paniquent, alors que d’autres n’ont aucune crainte.
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