jeudi 5 novembre 2009

GRIPPE A : La réquisition du personnel médical dégénérera-t-elle à l’affrontement ?


A l’heure où l’on annonce 6 millions de français à faire vacciner pour la première vague, l’organisation des centres sous l’autorité des préfets entre en pleine débandade. C’est bien le terme de réquisition du personnel médical qui a été employé. Réquisition « en vertu de la loi du 5 mars 2007 sur la préparation du système de santé aux menaces sanitaires de grande ampleur, qui prévoit un dispositif dénommé "plan blanc élargi" ». Pour chaque centre de vaccination, il faut 2 médecins, 3 infirmières diplômées, et 2 élèves infirmiers. Problème : mobiliser les volontaires tourne à la Bérézina, comme à Boulogne, où la préfecture, devant la désaffection massive des volontaires, commence à paniquer : « De toute façon, le préfet va devoir réquisitionner ». Bérézina, également, les volontaires hospitaliers ayant demandés à se faire vacciner : largement moins de 10%, 40.000 à 50.000 sur 800.000 en 2 semaines, un véritable

camouflet à Bachelot qui « n’osait pas imaginer ça ». Problème : comment le gouvernement va-il justifier que du personnel non vacciné soit accrédité pour pratiquer la piqûre à la population, voire pour de simples consultations – 6 millions de personnes à passer dans la moulinette d’un personnel médical en grande partie non vacciné, c’est une défiance à toute logique sanitaire, et en contradiction avec l’annexe 7 de la circulaire Bachelot du 24/8/09 : « toute équipe de vaccination devra s’auto-vacciner lors de sa première vacation ». Evidemment, la logique de cette vaccination, qui échappe à une grande partie de la population, a amené, entre autres conséquences, la mobilisation des volontaires attendus à intégrer les équipes de vaccination à devenir un véritable fiasco. Ils ne se battent pas pour sortir des rangs. Du coup, les préfets n’ont pas hésité à imposer la réquisition, comme on l’apprend dès le 24 octobre par le biais des écoles d’infirmiers, où l’on constate que l’éventualité de la désobéissance civile a été évoquée. Eventualité que l’on comprend bien, le manque de recul sur les effets secondaires du vaccin pourrait faire des réquisitionnés des complices de complications médicales dont la gravité et l’ampleur sont à ce jour inconnues. Même le juridique resterait au second plan, on serait dans l’éthique, voire, dans le pire des cas, dans le génocide : rappelons le fort soupçon pesant sur le squalène dans le syndrôme du golfe, ayant touché des dizaines de milliers de vétérans quelques années après la guerre. Réquisition sous la forme de stage (non payé) et pour laquelle un élève nous apprend, par le biais de son encadrement, que l’invitation se pratique avec un Magnum 357 sur la tempe : « la personne qui ne répond pas à la réquisition commet une faute disciplinaire, dans ce cas là il y aurait un conseil pédagogique qui se mettrait en place et qui statuerait quant à la poursuite de nos études ». S’ensuit la constitution d’un collectif lançant une pétition contre cette réquisition, adressée à Mme Bachelot. Le 3 novembre, c’est l’ordre des infirmiers qui met les pieds dans le plat, en prenant ses distances avec les directives préfectorales : « L’ONI considère qu’il n’a pas à se prononcer sur l’expertise concernant la sécurité du vaccin, qui est de la compétence du HCSP. Il ne cautionne pas, en revanche, la planification logistique de la vaccination telle qu’elle est prévue actuellement dans la circulaire du 21 août 2009, et notamment : * Le manque de lisibilité des missions de l’infirmier intégré dans un vocable générique de « autres paramédicaux » qui est source de confusion pour l’organisation des soins, tant au sein des centres de vaccination, qu’au sein des équipes mobiles. * Le choix de scinder la préparation du vaccin entre plusieurs intervenants, impliquant, de fait, que celui qui prépare n’est pas celui qui injecte. * Le choix du Ministère de la Santé et des Sports de faire appel pour cette campagne aux étudiants en soins infirmiers de 3ème année dans le cadre d’un stage de 4 mois sous la responsabilité d’un infirmier. » Le même jour, la presse locale s’empare du dossier, et rappelle que suite au chantage préfectoral, les réquisitionnés pourraient bien plomber leurs interventions : « On nous dit "vous pouvez toujours contester mais, à votre place, je ferais attention. Pensez à votre positionnement professionnel". Et c’est bien parce qu’elles ne sont pas encore diplômées que ces Alésiennes s’expriment aujourd’hui à visage couvert, « on est bien coincées ». Mais à malin, malin et demi, si elles y étaient finalement obligés, prenant leur enseignement au pied de la lettre, elles invitent tous les étudiants réquisitionnés à tenir ce langage aux candidats : « Bonjour, je suis étudiant infirmier réquisitionné pour cette campagne. Vous êtes parmi les premiers à qui j’injecte ce vaccin. Cependant, on en connaît déjà certains effets secondaires : un cas sur 10 000 de syndrome de Guillain Barré, dû à la présence dans le vaccin de Squalène, qui est une substance neurotoxique ». » L’affaire sent aussi mauvais dans le milieu des médecins libéraux. En Savoie, fin octobre, la préfecture n’a pas caché ses difficultés à réunir suffisamment de volontaires et laisse planer l’ombre de la réquisition. La confédération des syndicats médicaux français, qui dénonce l’absence de concertation et la réquisition de fait, défend le principe de vaccination dans les cabinets libéraux. Même position du Dr Philippe Boutin, président de la CNP (conférence nationale des présidents d’URML) : « Si la rupture de la chaîne du froid est effective sur la grippe A, je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas les mêmes angoisses pour les autres vaccins. C’est exactement la même polémique que celle des adjuvants », déclare-t-il. Celui d’ajouter : « Le rapport coût bénéfice efficacité est supérieur en médecine de ville que la vaccination de type militaire utilisée dans les centres de vaccination. Les médecins traitants peuvent organiser leur cabinet et vacciner 10 personnes à chaque fois. Comme cela, les patients peuvent avoir un conseil personnalisé » Les représentants de médecins qui ne comprennent pas pourquoi les vaccinations ne se font pas en cabinets libéraux ... Une chaïne du froid qui va être assurée par des réquisitionnés ... De quoi s’inquiéter. Quoi qu’il en soit les arrêtés préfectoraux de réquisitions de locaux et de personnels étaient prêts en date du 22 octobre, la machine semble bien lancée, et la réquisition comprendra aussi les fonctionnaires retraités. La campagne commencera le 12 novembre. Au-delà de ces différents entre le gouvernement et les futurs réquisitionnés, et pour lesquels on voit mal comment une solution pourrait être trouvée en une semaine si la désobéissance civile devait advenir, une question essentielle se pose : Pourquoi ce dispositif national digne d’une entrée en guerre, alors que moins de 20% de la population française envisage de se faire vacciner ? C’est bel et bien le plan blanc élargi, celui qui est destiné aux risques Nucléaire Radiologique Biologique Chimique, rien que ça, qui est prévu, comme l’a mentionné par exemple la ville de Paris qui avait planifié la réquisition, déjà fin août, de 32000 agents sur 49000. N’est-on pas en plein délire de science-fiction ? Ou y a-t-il un non-dit qui expliquerait ce que personne ne comprend ?

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