samedi 7 novembre 2009

Intox sur France 2 : Bigard et Kassovitz face à de « soi-disant » journalistes


L’émission du 28 octobre sur France 2 a certainement marqué un tournant dans le traitement du thème du 11 Septembre en France. Même si le débat n’est pas allé dans le sens où chacune des deux parties aurait bien voulu l’emmener, il faut reconnaître que M. Kassovitz et JM. Bigard ont eu le courage de s’exposer personnellement pour essayer de faire avancer le débat sur ce qu’on peut appeler la plus grande omerta française de ces 10 dernières années. Voici un article paru sur AgoraVox au lendemain de l’émission. L’auteur dénonce une argumenation fallacieuse de la part d’un des contradicteurs, démontrant une fois de plus que sur la question du 11-Septembre, la plupart des journalistes défenseurs de la "théorie du complot officielle" sont au mieux, incompétents et au pire, malhonnêtes. 









Pour discréditer une étude du scientifique Niels Harrit, le journaliste Hervé Gattegno a usé d’un argument fallacieux. Mathieu Kassovitz le lui a fait remarquer en direct. Mais Gattegno a campé sur sa position, assurant qu’il basait son attaque sur la lecture même de l’étude de Harrit.
Guillaume Durand organisait, mercredi en fin de soirée, dans son émission L’objet du scandale, un débat sur le 11-Septembre. Préalablement conçu pour accueillir Jean-Marie Bigard, Mathieu Kassovitz, le scientifique danois Niels Harrit et le grand reporter Eric Laurent, mis aux prises, on pouvait l’imaginer, avec plusieurs contradicteurs, il s’est finalement résumé à un affrontement houleux – et disons-le tout net, sans aucun intérêt – entre les deux saltimbanques et deux journalistes, Frédéric Bonnaud et Hervé Gattegno, chef du service investigation au Point, conseiller éditorial de l’émission.
Exit les spécialistes, Harrit et Laurent, désinvités pour éviter, selon les propres mots de Guillaume Durand, "la bataille d’experts !" Alors que c’est précisément ce que nombre de gens attendent aujourd’hui ! Le producteur de l’émission Stéphane Simon déclarait lui aussi, chez Jean-Marc Morandini, ne pas vouloir proposer "une querelle de spécialistes". Et à la question de Morandini "vous ne risquez pas de mettre le doute Stéphane Simon ce soir ?", il répondit, très clairement : "Je ne crois pas, au contraire… je ne pense pas qu’à l’issue de l’émission on pourra se dire que le doute plane." Le débat était donc biaisé d’entrée, le but étant d’imposer une vision des choses ; d’où la nécessité d’exclure les invités les plus compétents, Eric Laurent et Niels Harrit.

Mais venons-en au coeur du scandale, lorsque justement les deux journalistes questionnent les deux comédiens sur les détails scientifiques de l’étude de Niels Harrit, qui n’est donc pas là pour répondre lui-même, et sur lesquels Bigard et Kassovitz sont, comme ils le reconnaissent eux-mêmes fort honnêtement, incapables de répondre. Rappelons que cette étude prétendait montrer la présence de nanothermite dans les poussières du World Trade Center. Hervé Gattegno va, pour décrédibiliser l’étude du scientifique absent, sortir un argument massue. Il affirme que les prélèvements réalisés par celui queDurand avait déjà qualifié, au préalable, de "soi-disant scientifique" avaient été effectués entre 2006 et 2008 ! Ce qui les rendait bien sûr inexploitables, compte tenu de toutes les altérations qu’ils avaient pu subir en cinq ans. Extrait :
Gattegno : "Alors il faut savoir, vous avez lu l’article, sans doute, comme moi, et donc vous avez découvert dans cet article que les prélèvements sur les poussières du World Trade Center qu’il invoque datent de 2006 à 2008, c’est-à-dire qu’on est allé prélever dans les poussières, ou dans ce qu’il en reste, 5 ans, 6 ans, 7 ans [protestation de Kassovitz]… si si, parfaitement, c’est écrit dans l’article…"
Kassovitz : "Ils ont analysé en 2005, elles ont été récupérées, certaines le jour même, le lendemain, d’autres deux semaines après…"
Gattegno : "Non, non, pas du tout, c’est faux, c’est inexact, ce que vous dites est inexact, les prélèvements, c’est écrit dans l’article, de 2006 à 2008, c’est-à-dire des années après…"
Ce grand moment a lieu à la 35e minute de cette vidéo :

La contestation de Kassovitz pesait sans doute bien peu pour le public face à la confiance qu’inspire un journaliste du Point, à la conscience professionnelle irréprochable, et qui, lui, est allé à la source de l’information pour la vérifier.
La voici justement, la source de l’information : l’article Active Thermitic Material Discovered in Dust from the 9/11 World Trade Center Catastrophe, publié le 3 avril 2009 dans la revue The Open Chemical Physics Journal. Inutile de lire toute l’étude, l’origine des échantillons prélevés par Harrit et son équipe de huit chercheurs est en effet abordée dès le tout début. Gattegno n’a pas eu à aller très loin pour réaliser son scrupuleux travail de journaliste d’investigation. Pour les non-anglophones"dust" signifie "poussière", "sample" signifie "échantillon" ou "prélèvement". L’essentiel est mis en gras et n’est pas trop difficile à comprendre (voici un dico au cas où), et je l’explicite en français juste après. En rouge, j’ai marqué les dates des différents prélèvements étudiés par les scientifiques.

On lit donc que les quatre prélèvements de poussières ont été réalisés les 11 et 12 septembre 2001. On lit encore qu’un premier article traitant des anomalies de l’effondrement des tours a été publié en 2006, et que c’est à cette occasion qu’un appel a été lancé auprès des lecteurs qui disposaient d’échantillons de poussières du WTC. Cet appel visait à confirmer expérimentalement l’hypothèse selon laquelle des explosifs auraient pu être utilisés. Autre épisode datant de 2006 : la visite de Steven Jones, l’un des co-auteurs de l’étude, à l’un des détenteurs de poussières, qui lui avait déjà envoyé un échantillon, et qui lui en cédera un autre (conservé dans un sac plastique) à ce moment-là. C’est donc la collecte des prélèvements qui a commencé en 2006 (et qui s’est poursuivie jusqu’en 2008), mais pas les prélèvements eux-mêmes, qui datent des premières heures post-attentats.
Mathieu Kassovitz, à quelques approximations près, avait donc raison. Et Gattegno, lui, qui prétendait avoir lu l’article de Harrit, avait tout faux. Soit donc Hervé Gattegno ment, soit il ne sait pas lire… soit il a mal compris ce qu’on lui soufflait dans son oreillette. En effet, durant l’émission, Gattegno perdit son oreillette… On se demande bien à quoi elle pouvait lui servir… Si Durand qualifiait Harrit de "soi-disant scientifique", on est en droit de se demander si lui-même, Gattegno et Bonnaud ne pourraient pas être qualifiés de "soi-disant" journalistes.
Toute l’émission mériterait sans doute d’être analysée et critiquée, car les erreurs ne se limitent pas à celle qu’on a mise à nu ici. On en relèvera une seule autre, lorsque Guillaume Durand prétendit qu’aucun homme politique ou journaliste américain ne partageait les doutes de ses invités. On le renverra au site Patriots Question 9/11. Il y découvrira un nombre considérable de politiques américains, et même des journalistes, qui ont émis des doutes sur la version officielle du 11-Septembre et réclamé une vraie enquête.
L’une de ces politiques était d’ailleurs récemment à Paris, en compagnie de Niels Harrit : il s’agit de Cynthia McKinney, ancienne représentante démocrate, pendant douze ans, au Congrès américain et candidate aux élections présidentielles de 2008 pour le parti des Verts. La Télé Libre de John Paul Lepers a rendu compte de sa visite à la mairie du IIe arrondissement de Paris.

11-SEPTEMBRE: LE DROIT AU DOUTE
par latelelibre









Mise à jour : Jeudi midi, Jean-Marie Bigard est intervenu dans L’Edition Spéciale de Canal Plus. Il a expliqué en quoi il avait été piégé par Guillaume Durand et son équipe. Il a déploré que Niels Harrit et Eric Laurent aient été désinvités 48 heures avant l’émission, pour ne laisser place qu’à deux people, qui posaient sans doute moins de problèmes et suffisaient pour assurer l’audimat. Le vrai débat contradictoire qu’il continue d’appeler de ses voeux est un débat entre experts, et pas entre people et journalistes manifestement très ignorants du sujet.
Auparavant, c’est Frédéric Bonnaud qui a réagi à sa prestation de la veille, qualifiant au passage Bigard et Kassovitz d’illuminés et leurs propos d’absurdités. Il s’est réjoui d’avoir créé le clash, qui a empêché les deux comédiens de pouvoir parler trop librement. Un moindre mal, selon lui.
Enfin, l’inénarrable Bruce Toussaint a loué les mérites de Hervé Gattegno, "grand journaliste d’investigation du Point, qui avait des arguments extrêmement fiables, qui a démonté la plupart des doutes de ces deux personnalités…" On a vu la qualité du principal argument trouvé par Gattegno pour couler Niels Harrit… Une belle intox !




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