jeudi 1 octobre 2009

Dérive en Allemagne: Les services secrets allemands veulent avoir plus de pouvoirs après les élections !


Des informations diffusées par un journal indiquant que la CDU accorderait des pouvoirs supplémentaires aux services fédéraux de renseignement au cours la prochaine législature a déclenché la fureur des ultralibéraux et un des démentis fermes de la part du ministère de l ́intérieur.
Le journal Sueddeutsche Zeitung a publié un document du ministère de l ́intérieur ayant fait l ́objet de fuite. Il semble indiquer les pouvoirs des services secrets allemands seront étendues dans le cadre du programme post-électoral des Chrétiens Démocrates.
Ce document, datant du 22 septembre et intitulé « Coalition Paper Preparation » suggère d ́accorder aux services secrets le pouvoir de mener des recherches informatiques en ligne, d ́accéder aux données des télécommunications et aux paramètres légaux afin de mettre sur écoute les téléphones privés.
Ce document propose également d ́accorder une immunité judiciaire aux agents secrets qui commettent des crimes.
Selon le Sueddeutsche Zeitung, puisque seuls les responsables de la police sont actuellement habilités à appliquer ces mesures et qu ́ils sont sujets à des limitations judicaires, le lancement d ́un nouveau programme autorisant de telles mesures constituerait effectivement une fusion de la police avec les services secrets. Il a également ajouté que ces propositions vont bien au-delà de la plateforme éléctorale de la CDU.


Les démentis du ministère.
Le ministre de l ́Intérieur, dirigé par le ministre CDU Wolfgang Schaeuble, a opposé un ferme démentie aux affirmations du journal. Un haut fonctionnaire du ministre, Bruno Kahl, a déclaré que le document interne n ́était pas encore parvenu au « niveau hiérarchique » du ministère.


Selon Kahl, le document en question n ́est pas un document de négociation de la coalition comme l  ́indiquait le titre, mais il avait été commandé par les chefs de division comme une sorte de «liste de souhaits» pour la nouvelle législature.
Réagissant à ce rapport, le porte-parole du ministère de l ́Intérieur, Stefan Paris, a souligné que ce document ne représentait pas la ligne politique officielle. « Les services secrets resteront des services secrets. La police restera la police, » a déclaré Stefan Paris, décrivant les nouvelles accusations du journal comme « dénuées de tout fondement.»
Le Secrétaire d ́Etat à l ́Intérieur, August Hanning a également fait un commentaire soulignant que c  ́était une pratique normale pour un ministère de dresser une liste de « projets non achevés » à la fin d  ́une période législative et que la fusion de la police et des services secrets n ́avait « jamais fait partie de la politique du ministère.» Aussi bien Paris et Hanning ont refusé de faire de donner des détails concernant le document en question.
L ́indignation de l ́opposition
Ce document a suscité l ́indignation des autres partis politiques. La vice présidente du parti de gauche, Halina Wawzyniak, a qualifié ces propositions de « scénario horrible pour les droits civils ». « La proposition d ́accéder aux données des télécommunications et la possibilité de perquisitionner les ordinateurs privés connectés constituent une violation flagrante des fondements démocratiques, » a affirmé Wawzyniak.
Le chef du groupe parlementaire du SPD, Thomas Oppermann, a accusé Schaeuble « d ́avoir franchi la ligne rouge tracée par la constitution, » alors que la porte-parole du Parti Libéral libre pour les affaires juridiques, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, a parlé de « liste des horreurs.»
Le syndicat de la police allemande (GdP) a mis en garde contre la suppression d ́une ligne de séparation historiquement garantie entre la police et les services secrets du pays.
La constitution de l ́Allemagne de l ́après-guerre a été conçue de manière à empêcher la création de toute agence gouvernementale, qui pourrait avoir l ́étendue des pouvoirs que connut la tristement célèbre Gestapo, la police secrète de l ́Allemagne nazie.


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