Sur les 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A(H1N1) commandées par la France, presque toutes contiennent un adjuvant. Or certaines catégories de personnes doivent éviter ces vaccins. Les stocks de vaccins sans adjuvant seront-ils trop courts?
Sans modifier les priorités qui avaient été établies début septembre pour la vaccination contre la grippe, les autorités sanitaires françaises ont tenu à faire ce jeudi le point sur les recommandations pour cette année d’épidémie grippale un peu spéciale. Au virus saisonnier de la grippe s’ajoute en effet la circulation d’un nouveau virus apparu au Mexique au printemps 2009, le désormais célèbre H1N1 pandémique.
Cette situation exceptionnelle aboutit à la mise sur le marché de vaccins antigrippaux contenant des adjuvants, produits destinés à stimuler la réponse immunitaire. Pour certaines populations, ce type de vaccin est déconseillé, ont rappelé ce matin les experts du comité technique des vaccinations (Haut conseil de la santé publique). Il s’agit des personnes souffrant de maladies auto-immunes, comme la sclérodermie, le lupus, la sclérose en plaques ou la périarthrite noueuse. Les vaccins avec adjuvants sont également déconseillés chez les nourrissons et les enfants âgés de 6 à 23 mois, faute de données cliniques suffisantes (avant 6 mois aucune vaccination antigrippale n’est pratiquée).
Les experts recommandent aussi de préférence un vaccin non adjuvé pour les femmes enceintes. Y aura-t-il assez de vaccins sans adjuvants pour couvrir tous ces besoins? Sur les 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A(H1N1) commandées par la France, la quasi-totalité sont adjuvées. Une petite quantité sans adjuvant a été commandée à la firme Baxter -50.000 selon certaines sources. Un million de doses supplémentaires est en commande à un autre laboratoire, Sanofi, a précisé ce matin à la presse le Pr Didier Houssin, directeur général de la santé.
Habituellement, le vaccin contre la grippe ne contient pas d’adjuvant. Mais la mise au point du vaccin contre la grippe A(H1N1) a dû se faire en accélérer : les laboratoires ont donc appliqué les techniques mises au point pour faire face à une éventuelle pandémie liée au virus de grippe aviaire (H5N1).
Pour fabriquer plus de doses de vaccins en moins de temps, des adjuvants sont ajoutés dans la composition: ils stimulent la réponse immunitaire et permettent de réduire la quantité d’antigène nécessaire (sachant que ces antigènes, essentiellement cultivés sur œuf, sont longs à produire). Parmi les adjuvants utilisés pour le vaccin contre la grippe A(H1N1) figure le squalène, un lipide naturel présent notamment dans l’huile de foie de requin. Cet adjuvant est utilisé depuis plusieurs années dans un vaccin contre la grippe destiné aux personnes âgées.
Pour face à l’épidémie de grippe A, l’Europe a commandé plus de vaccins avec adjuvants que les États-Unis, qui ont extrapolé leurs besoins à partir de la grippe saisonnière plutôt qu’à partir d’un scénario de pandémie. Outre-Atlantique la vaccination des personnels de santé a commencé cette semaine avec un vaccin injecté sous forme de spray nasal.
En France le calendrier de la vaccination contre le H1N1 n’est pas encore connu. La campagne pour le vaccin saisonnier a commencé et les experts recommandent aux personnes fragiles, notamment les personnes âgées, de se faire vacciner comme les années précédentes. En l’état actuel des connaissances, le vaccin saisonnier ne protège pas contre le H1N1 pandémique. Les experts ont par ailleurs estimé que les résultats d’une étude menée au Mexique, suggérant que le vaccin saisonnier réduisant le risque de formes graves de grippe A, n’étaient pas suffisamment étayés pour en tenir compte.
Cécile Dumas
Sciences-et-Avenir.com
Cette situation exceptionnelle aboutit à la mise sur le marché de vaccins antigrippaux contenant des adjuvants, produits destinés à stimuler la réponse immunitaire. Pour certaines populations, ce type de vaccin est déconseillé, ont rappelé ce matin les experts du comité technique des vaccinations (Haut conseil de la santé publique). Il s’agit des personnes souffrant de maladies auto-immunes, comme la sclérodermie, le lupus, la sclérose en plaques ou la périarthrite noueuse. Les vaccins avec adjuvants sont également déconseillés chez les nourrissons et les enfants âgés de 6 à 23 mois, faute de données cliniques suffisantes (avant 6 mois aucune vaccination antigrippale n’est pratiquée).
Les experts recommandent aussi de préférence un vaccin non adjuvé pour les femmes enceintes. Y aura-t-il assez de vaccins sans adjuvants pour couvrir tous ces besoins? Sur les 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A(H1N1) commandées par la France, la quasi-totalité sont adjuvées. Une petite quantité sans adjuvant a été commandée à la firme Baxter -50.000 selon certaines sources. Un million de doses supplémentaires est en commande à un autre laboratoire, Sanofi, a précisé ce matin à la presse le Pr Didier Houssin, directeur général de la santé.
Habituellement, le vaccin contre la grippe ne contient pas d’adjuvant. Mais la mise au point du vaccin contre la grippe A(H1N1) a dû se faire en accélérer : les laboratoires ont donc appliqué les techniques mises au point pour faire face à une éventuelle pandémie liée au virus de grippe aviaire (H5N1).
Pour fabriquer plus de doses de vaccins en moins de temps, des adjuvants sont ajoutés dans la composition: ils stimulent la réponse immunitaire et permettent de réduire la quantité d’antigène nécessaire (sachant que ces antigènes, essentiellement cultivés sur œuf, sont longs à produire). Parmi les adjuvants utilisés pour le vaccin contre la grippe A(H1N1) figure le squalène, un lipide naturel présent notamment dans l’huile de foie de requin. Cet adjuvant est utilisé depuis plusieurs années dans un vaccin contre la grippe destiné aux personnes âgées.
Pour face à l’épidémie de grippe A, l’Europe a commandé plus de vaccins avec adjuvants que les États-Unis, qui ont extrapolé leurs besoins à partir de la grippe saisonnière plutôt qu’à partir d’un scénario de pandémie. Outre-Atlantique la vaccination des personnels de santé a commencé cette semaine avec un vaccin injecté sous forme de spray nasal.
En France le calendrier de la vaccination contre le H1N1 n’est pas encore connu. La campagne pour le vaccin saisonnier a commencé et les experts recommandent aux personnes fragiles, notamment les personnes âgées, de se faire vacciner comme les années précédentes. En l’état actuel des connaissances, le vaccin saisonnier ne protège pas contre le H1N1 pandémique. Les experts ont par ailleurs estimé que les résultats d’une étude menée au Mexique, suggérant que le vaccin saisonnier réduisant le risque de formes graves de grippe A, n’étaient pas suffisamment étayés pour en tenir compte.
Cécile Dumas
Sciences-et-Avenir.com
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