samedi 3 octobre 2009

Grippe A : des vaccins sans adjuvants commandés, au cas où



Face à la grippe A c'est ceinture ET bretelles. Au point que le discours des autorités françaises a quelque chose de peu lisible. Pour éviter la propagation de l'épidémie, il faudrait que l'on se fasse tous vacciner, puisque le vaccin n'est pas dangeureux… mais
pour les plus fragiles, on a prévu un vaccin vraiment sans risques.


Alors que deux premiers vaccins (Pandemrix, de l'Anglais GlaxoSmithKline, etFocetria, du suisse Novartisviennent d'être approuvés par l'Agence européenne du médicament, le troisième producteur, le Français Sanofi-Pasteur, a pris un peu de retard.
C'est à lui qu'a été commandé un vaccin « sans adjuvants » (des additifs censés renforcer l'action du vaccin), 800 000 doses réservées aux populations à risque (femmes enceintes et personnes immunodéprimées).
Le gouvernement a fait peu de publicité sur ces vaccins spécifiques, qui pourraient n'être pas assez nombreux en stock si toutes les populations concernées souhaitaient se faire piquer.
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot, elle, s'échine à faire la promotion des adjuvants, ces additifs qui renforcent l'action du vaccin. Il y a une semaine au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, elle déclarait :
« Je m'en réfère aux meilleurs épidémiologistes, infectiologues, virologues aussi bien de l'Organisation mondiale de la Santé, des instances européennes et de nos professionnels de santé (…) Ils signalent que l'immunité avec adjuvants est meilleure ».

Tout en disant aussi que :
« Par mesure de précaution, en attendant que les procédures de vérifications soient faites, nous proposerons aux femmes enceintes ou aux personnes immuno-déprimées des vaccins sans adjuvant. »

Que disent les « meilleurs spécialistes » ?

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) vient de publier toute une série d'avis qui se veulent des plus rassurants. Les deux adjuvants des premiers vaccins qui arrivent sur le marché dans trois semaines, le MF59 et AS03, contiennent bien du squalène :
« Mis en cause après que des anticorps anti-squalène ont été retrouvés chez des vétérans américains de la guerre du Golfe atteints d'un syndrome spécifique ».

Mais, selon la fiche de l'Afssaps, une étude publiée dans la revue Vaccines en 2009 a conclu « à une absence de causalité entre le syndrome et la présence de ces anticorps. » Là encore, la prudence risque de ne pas suffire dit aussi l'Afssaps :
« En tout état de cause, le dispositif de surveillance des effets des vaccins pandémiques H1N1 qui est mis en place et sera opérationnel dès le début de la vaccination permettra de suivre régulièrement et attentivement le profil de sécurité de chacun de ces vaccins et d'analyser rapidement si nécessaire tout signal. »

Comment savoir si le squalène est dangereux ou pas ?

Ecoutons encore ce que dit l'Afssaps à propos du squalène : cette « substance lipidique présente notamment dans les aliments » n'aurait aucune toxicité particulière selon les études pré-cliniques réalisées chez plusieurs espèces animales et chez l'homme, seules des « réactions locales au point d'injection de type rougeur et douleur ».
Mais si l'on retrouve les trois avis du Haut Conseil de la Santé Publique rendus en juillet dernier, on voit que les experts ont plus de doutes sur l'innocuité des adjuvants. Le Comité de lutte contre la grippe, composé de nombreux experts, a écrit le 8 juillet dernier :
« Concernant les adjuvants de type émulsion lipidique, il est impératif d'insister sur l'absence de données de tolérance à long terme lors de l'utilisation de cette classe d'adjuvant, notamment en cas de vaccination de masse.
La perspective d'utiliser dans ces conditions un vaccin contenant un adjuvant stimulant fortement l'immunité chez des sujets dont le système immunitaire est en pleine maturation ou modifié n'est pas sans soulever de nombreuses questions et doit être étudiée. »

source : www.rue89.com



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