mardi 6 octobre 2009

Piétons, attention aux PV à 4 euros...





Pas la peine de circuler en voiture, à moto ou à vélo pour prendre une contravention. Les piétons, aussi, peuvent être verbalisés pour infraction au Code de la route.


Traversez la route en dehors des passages protégés ou engagez-vous sur le passage piétonnier lorsque le signal lumineux est au rouge et le policier sur le trottoir d’en face pourra dégainer le carnet à souche. Montant du PV : une très symbolique amende de 4 € ! Une infraction considérée comme « mineure » par ceux qui la commettent, une amende dérisoire… Les piétons qui ont droit à ce type de rappel à la loi ont franchement du mal à ne pas croire au gag.


En témoignent les messages incrédules que les piétons verbalisés postent sur les blogs et sites dédiés à la circulation. « Est-ce légal ? », interroge l’un d’entre eux.



« Pour changer les comportements, la répression ne suffit pas » 

« C’est non seulement légal, mais c’est aussi nécessaire », explique , responsable de la sécurité routière à la préfecture de police de . Elle reconnaît que le nombre de ces PV piéton est en augmentation dans la capitale. En 2008, les policiers parisiens avaient ainsi dressé 453 PV de ce type. Ils en ont délivré 330 durant le seul premier semestre 2009. Histoire de faire du chiffre en matière de PV ? « Si c’était le cas, il suffirait de se mettre à n’importe quel  et on pourrait dresser 50 PV en dix minutes », soupire un policier.
« Il s’agit tout simplement d’utiliser les moyens à notre disposition pour réduire le nombre d’accidents », corrige-t-on à la préfecture de police, en rappelant que les piétons sont les premières victimes de la route à Paris. L’année dernière, sur les 51 personnes tuées dans des accidents de la route, 29 (56 % du total) étaient des piétons. Dans plus d’un cas sur deux, une imprudence de leur part (généralement une traversée irrégulière de la chaussée) était à l’origine de l’accident.
L’examen des « taux de responsabilités » des différents usagers de la route dans la capitale est éloquent. Avec 51,9 %, les piétons arrivent presque en tête du palmarès de l’imprudence routière. Derrière les chauffeurs de poids lourd (responsables des accidents dans lesquels ils sont impliqués dans 54 % des cas) mais devant les automobilistes (49,8 %), les motards (42,4 %) ou les cyclistes (37,4 %).
« Pour changer les comportements des piétons, la répression ne suffit évidemment pas, reconnaît Françoise Hardy. L’amende n’est pas assez dissuasive et le message est difficile à faire passer. On mise aussi beaucoup sur la prévention, dans les maisons de retraite (les seniors représentent la majorité des piétons accidentés), les écoles… Mais ce n’est pas une raison pour arrêter de verbaliser les comportements dangereux des piétons. »

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