samedi 3 octobre 2009

Sarkozy se rêve en directeur de France Télévisions



Avec le dézingage d'Arlette Chabot ce mercredi, le chef de l'Etat montre une fois de plus sa volonté de mainmise sur le service public.
Si Nicolas Sarkozy considère Martin Bouygues, le propriétaire de TF1, comme « un frère », il est loin de porter la même affection aux dirigeants de France Télévisions. Depuis son accession
à l'Elysée, et même un peu avant, le chef de l'Etat n'a eu de cesse de renforcer sa mainmise sur le service public télévisuel.
Premier président enfant de la télé, fasciné par l'objet et son pouvoir, il n'hésite pas à se considérer comme l'« actionnaire » de France Télévisions pour intervenir à sa guise dans les programmes. Chronique en huit épisodes d'une relation amour-haine.

Le dernier épisode en date ne remonte pas à plus tard que ce mercredi. En marge de l'Assemblée générale des Nations unies, Nicolas Sarkozy accorde une interview à TF1 et France 2. Quelques minutes plus tard, relatent Le Point et Le Monde, une première altercation l'oppose en coulisse à Bernard Kouchner. Le chef de l'Etat ne partage pas le point de vue de son ministre des Affaires étrangères sur l'Iran.
Assistant à la conversation, Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, ose un trait d'humour : « Ça ferait un beau débat sur France 2. » Tendu, le Président n'apprécie guère et déplore aussitôt l'absence de « vraies émissions politiques » à la télévision, regrettant « L'heure de vérité » des années 80.
Lancé, Nicolas Sarkozy poursuit en soulignant « un manque de représentation de l'UMP ». Arlette Chabot tente de se défendre, en arguant que la répartition du temps de parole est contrôlée par le CSA et qu'elle anime elle-même « A vous de juger » sur France 2, en plus des trois autres émissions politiques au sein du groupe.
Rien n'y fait, même l'intervention de Catherine Nayl, directrice de l'information de TF1, qui vient à la rescousse de sa consoeur en expliquant que c'est toujours mieux que sur TF1, où il n'y en a aucune. La colère du Président durera un quart d'heure.

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