mercredi 21 octobre 2009

Une polémique sur les vaccins contre la grippe H1N1 donne la fièvre à Berlin !



L’existence de vaccins différents contre la grippe H1N1 suscite en Allemagne la crainte d’une médecine à deux vitesses au point que la chancelière Angela Merkel a fait savoir qu’elle aurait recours au vaccin “commun” plutôt qu’à celui réservé aux “personnels essentiels”.
Le virus de la grippe H1N1 a touché près de 23.000 personnes en Allemagne alors qu’une campagne de vaccination à grande échelle doit débuter lundi.
Mais les révélations par la presse que les hauts fonctionnaires, les militaires, et les responsables de la santé notamment bénéficieront d’un vaccin aux effets secondaires moindres que celui réservé au restant de la population a provoqué une polémique alimentée par les gros titres des tabloïds.
“Il n’y a pas une médecine à deux vitesses”, s’est empressé d’affirmer l
undi le porte-parole du gouvernement Ulrich Wilhelm.
Les trois vaccins approuvés par l’Union européenne — Pandemrix, Celvapan et Focetria — sont tous comparables et “il n’y a pas un vaccin +meilleur+ et un +pire+”, a ajouté M. Wilhelm lors d’une conférence de presse.
Mme Merkel “va d’ailleurs consulter son médecin traitant habituel, lui demander conseil concernant la vaccination, et puis se faire vacciner” avec le Pandemrix, la vaccin prévu pour l’ensemble de la population, a-t-il ajouté.
Plusieurs journaux s’inquiétaient toutefois mardi du fait que le gouvernement donne l’apparence d’une médecine à deux vitesses.
“Comment le citoyen ordinaire peut-il comprendre qu’on ait commandé un vaccin contre la pandémie avec des effets secondaires moindres pour les ministres que pour les masses”, s’interrogeait ainsi le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Et le vice-président de l’Ordre des médecins, Frank Ulrich Montgomery, suggérait dans le quotidien Berliner Zeitung que pour se montrer crédible les autorités acceptent le vaccin “commun” et attribuent celui qui leur était réservé aux femmes enceintes et aux jeunes enfants.
Une porte-parole du ministère de la Santé a toutefois rejeté mardi cette suggestion, affirmant que les autorités compétentes avaient recommandé que les femmes enceintes et les jeunes enfants ne reçoivent pas de vaccin contenant d’adjuvants (qui augmentent la réponse immunitaire mais peuvent avoir des effets secondaires plus importants).
Le principal porte-parole du ministère de la Santé Klaus Vater avait expliqué lundi que le gouvernement avait commandé 200.000 doses de vaccin Celvapan l’an dernier au groupe pharmaceutique Baxter pour traiter en priorité les militaires, policiers, et spécialistes des services publics essentiels en cas de pandémie.
Selon certains spécialistes, dont le virologiste Alexander Kekul, le Celvapan aurait des effets secondaires moindres que le Pandemrix produit par la firme GlaxoSmithKline.

Les autorités allemandes ont commandé 50 millions de doses de Pandemrix afin de vacciner (avec deux injections) quelque 25 millions d’habitants, soit environ le tiers de la population.
Le spécialiste des questions de santé au parti social-démocrate, Karl Lauterbach, a vivement critiqué le gouvernement, qualifiant sa “politique d’information catastrophique” car donnant à penser qu’il existait des différences importantes entre les vaccins, au risque d’inciter les citoyens à renoncer à se faire vacciner.
Selon un sondage Emnit, 59% des Allemands affirment ne pas craindre la contagion.
La grippe H1N1 a tué au moins 4.735 personnes dans 191 pays et territoires de la planète depuis son apparition au printemps, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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