Selon un sondage IFOP publié lundi par le Quotidien du médecin, à peine plus de la moitié des médecins libéraux (52%) accepteraient d’être vaccinés contre le virus de la grippe A/H1N1. 46% sont plutôt contre (28% certainement pas et 18% probablement pas). En outre, 89% d’entre eux se déclarent confiants face à l’épidémie, 10% seulement affichant une certaine inquiétude. Plus gênant, selon ce sondage, réalisé entre le 14 et le 16 septembre dernier, les médecins libéraux rechigneraient à participer aux plans de vaccination : seuls 42% sont prêts à se porter volontaires. Pas mieux chez les infirmières, dont seulement un quart (26%) accepte la vaccination, selon le Syndicat national des professionnels infirmiers.
Jamais contents, ces Français...
Sauf que le phénomène touche le monde entier. En août 2009, une étude publiée au Royaume-Uni révélait déjà qu’un tiers seulement des infirmières britanniques accepterait de se faire vacciner, un autre tiers restant indécis. Même topo à Hong Kong, où une étude publiée dans le British medical journal relève que 48% des personnels de santé refusent l’injection. Aux Etats-Unis, les soignants vont jusqu’à refuser la vaccination obligatoire. L’Association des infirmières de l’Etat de New York, qui représente 37 000 travailleuses, vient de se rallier au mouvement. Et les déclarations de soutien affluent. Aux dernières nouvelles, c’est la Fédération des employés publics (9000 infirmières et 3000 professionnels de santé) qui s’est jointe à la protestation.
Car les doutes s’accumulent, sur ce vaccin...
1/ Le syndrome de Guillain-Barré. Une affection neurologique très rare, mais aussi très grave. Selon Carmen Kreft-Jaïs, responsable de la pharmacovigilance à l’Afssaps, interrogée par Le Monde, la corrélation entre ce syndrome et la vaccination est "établie et quantifiée", de même que pour le vaccin contre la grippe saisonnière, d’ailleurs. Mais l’apparition de l’affection ne concernerait qu’"un à deux cas supplémentaires par million de personnes vaccinées".
2/ Les adjuvants. Ce sont des substances ajoutées au vaccin afin de stimuler l’immunité de l’organisme et d’accélérer ma mise en place du système d’autodéfense. Ces composants permettent d’ailleurs la vaccination en une seule dose. Or, les adjuvants sont accusés de favoriser l’apparition de certaines maladies graves, des pathologies auto-immunes notamment. S’ils sont autorisés en France et dans d’autres pays, les adjuvants sont bel et bien interdits aux Etats-Unis, malgré l’immunité juridique protégeant les fabricants de vaccin.
3/ L’agenda serré. Malgré l’extraordinaire célérité des laboratoires pour produire le vaccin en grandes quantités, malgré le fait que la vaccination puisse débuter avant la fin des tests cliniques (au Canada par exemple), si l’on ajoute le délai de livraison des doses (octobre - décembre) aux trois semaines séparant nécessairement les deux injections et aux deux semaines permettant au corps de se forger une immunité digne de ce nom, la date de vaccination du plus gros de la population serait bien tardive, alors que l’épidémie a déjà commencé... et que son pic est prévu pour fin octobre !
4/ L’(in)efficacité. Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) estime que "le degré d’efficacité clinique de la vaccination pandémique est, à ce jour, incertain et qu’elle peut ne procurer qu’une protection incomplète contre le virus pandémique". De plus, et l’argument est trop souvent oublié par les médias, si le virus - pour l’instant peu virulent - venait à muter, ce qui constitue le risque majeur de la pandémie actuelle, alors ce vaccin serait certainement... inefficace !
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